Solennité de Sainte Marie Mère de Dieu

Ce jour a une charge bien particulière. C’est le « nouvel an »,  il concentre en lui toute l’année qui s’ouvre. L’Eglise en a fait une journée mondiale de prière pour la paix, et la liturgie célèbre solennellement Ste Marie mère de Dieu. Avec un peu de bonne volonté, on peut retrouver ces différents aspects dans l’évangile, si on veut bien, pour ce qui est de la paix, remonter un verset plus haut, au chœur des anges qui a résonné dans le ciel des bergers : « Paix aux hommes qu’il aime ». 

Les vœux que nous échangeons aujourd’hui s’inscrivent, eux, assez bien   dans le sillage de l’annonce faite par les bergers. Eux-mêmes avaient reçu l’annonce de l’ange : « Je vous annonce la bonne nouvelle d’une grande joie ! » Et, arrivés près de l’enfant, les bergers rapportent ce qui leur avait été annoncé à son sujet. Et cette annonce se transmet de plus en plus loin, jusqu’à Jérusalem : « Anne parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la libération du pays ».

 

 

En face de ces vœux qui gagnent de proche en proche, une personne est dépeinte, silencieuse. Rien évidemment de ce qui se passe autour de l’enfant qu’elle vient de mettre au monde ne lui est indifférent. Marie retenait tous ces événements, toutes ces paroles, et les méditait dans son cœur. Elle les laissait toutes s’inscrire dans son cœur, mais non pas seulement pour les conserver, les congeler, mais pour les repasser, les ruminer…

 

 

Dans l’Eglise, nous pourrions retrouver ces deux temps : par exemple, caractérisés par des vocations diverses. Des porteurs de la Bonne Nouvelle, qui l’annoncent de mille et une manières, et des ‘contemplatifs’, comme on dit, qui font silence et repassent les choses dans leur cœur.

 

 

Mais ce ne sont que des distinctions commodes. Elisabeth de la Trinité sait les balayer facilement. Elle écrit à sa sœur : « tandis que tu vas à l’action, je te garde près de Lui, et puis, tu sais bien, quand on l’aime, les choses extérieures ne peuvent distraire du Maître ».

 

 

D’ailleurs, toute vie ne respire-t-elle pas selon ces deux temps ? Un temps de silence pour écouter, accueillir, pour entendre aussi son propre fonds, pour percevoir à nouveau ce qui chante dans notre profondeur, une voix intérieure qui est la nôtre mais aussi la voix de l’Esprit Saint qui nous a été donné.

 

 

Et ce moment peut mûrir en une parole, un témoignage, une annonce explicite parfois, une promesse qui marque un seuil dans une existence ; ou, plus simplement, il soutient les vœux de bonheur offert aux proches et moins proches en ce début d’année nouvelle.

 

 

Le vœu biblique par excellence est celui de la « paix » au sens très inclusif de « plénitude de bonheur ». La liturgie nous en fait cadeau aujourd’hui, « Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix ».

 

 

Mais cette eucharistie est aussi une belle occasion de se mettre à l’écoute de l’année écoulée, d’en faire mémoire et de rendre grâces ; occasion d’en offrir les joies et les peines, pour qu’en quelque sorte elles mûrissent en lui et qu’elles portent en nous des fruits tout de vie, de fruits de « vie éternelle », comme nous disons.

 

 

Gloire à Dieu notre Père, gloire à l’Esprit répandu dans nos cœurs, gloire à l’Enfant né de Marie, mère de Dieu et notre mère.

 

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