Solennité de Pâques, Jour

Marie-Madeleine, Pierre et Jean au tombeau.

Pourquoi Marie de Magdala s’en vint-elle de si bonne heure auprès du tombeau de Jésus ?  Qu’espérait-elle trouver dans le cimetière pour y accourir dès le lever du jour ?  Croyait-elle à la résurrection, espérait-elle voir sortir Jésus du tombeau dans une lumière fulgurante et un tremblement de terre ?  Non, cette hypothèse ne lui vint même pas à l’esprit au petit matin.  Elle court pour être retrouver Celui que son cœur aime (cf Ct 3,2), même mort.
Mais ce à quoi elle ne s’attendait pas, c’est de trouver le tombeau ouvert et le corps disparu…  Le tombeau vide …  Voilà qu’elle retourne en ville, affolée et au galop pour prévenir les premiers disciples qu’elle rencontrerait.  Elle crie à qui veut l’entendre : avez-vous celui que mon cœur aime ?
Les premiers que Marie rencontre sont Pierre et Jean, les disciples préférés de Jésus.
On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l’a mis
dit-elle, tout en pleurs.  Marie était seule sur le chemin, voici qu’elle dit nous ne savons pas.  À qui d’autres aurait-elle pu parler de son malheur ?
Dans les rues et sur les places, j’ai cherché celui que mon cœur aime.
Je l’ai cherché, mais ne l’ai point trouvé !
Les gardes m’ont rencontrée, ceux qui font la ronde dans la ville :
« Avez-vous vu celui que mon cœur aime ? » (Cantique 3,2-3)
Marie revint avec les disciples, et resta là près du tombeau à pleurer, comme le précise le verset qui suit la péricope de ce matin (Jn 20,10).
Marie revint avec Pierre et Jean qui, tous deux, coururent plus vite qu’elle.  Jean n’entra pas dans le tombeau avant que Pierre ne fut arrivé.  Chacun des deux disciples réagit selon sa sensibilité.  Pierre, toujours prompt à réagir et à s’exprimer, est tellement impressionné de ce qu’il découvre, qu’il ne dit rien et s’en va tout surpris, ne comprenant probablement pas ce qui s’était passé.  Il était encore tout remué par son propre reniement et par le pardon reçu du Jésus souffrant sa Passion pour pouvoir « comprendre ».  Jean quant à lui est plus prompt à comprendre et à faire le lien avec tant de paroles de Jésus annonçant sa mort et sa résurrection.
Il vit et il crut, dit l’évangéliste.  C’est Jean lui-même qui écrit, quelques décennies plus tard.  Mais le souvenir devait en être vivace tellement la réalité de la résurrection était une nouveauté, une révolution spirituelle pourrait-on dire.
Pierre quant à lui eut plus de mal de croire…  Saint Luc précise même que Pierre
s’en alla chez lui, tout surpris de ce qui était arrivé (Lc 24,12).
Il lui faudra l’apparition de Jésus au bord du lac, au retour d’une nuit passée à pêcher sans avoir rien pris, et la triple interrogation de Jésus :
Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? (Jn 21,15-17)
pour que Pierre soit transformé et devienne le chef des apôtres et le garant de la foi de l’Église.
Marie Madeleine quant à elle, eut le privilège de recevoir la première apparition du Ressuscité alors qu’elle était restée à pleurer près du tombeau une fois que Pierre et Jean s’en étaient retournés en ville (Jn 20,11-18).  Elle devint ainsi la première à annoncer la résurrection de Jésus.
La bonne nouvelle de la résurrection a ensuite été transmise de génération en génération jusqu’à nous ici aujourd’hui.  Saint Paul nous l’a également proclamé :
Vous êtes ressuscités avec le Christ.
Recherchez donc les réalités d’en haut :
c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu.
Que la participation à l’Eucharistie en cette fête de Pâques nous donne la force, le courage, la joie, de témoigner à notre tour de notre foi :
Le Christ est vraiment ressuscité, Alléluia !

Frère Bernard-Marie

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