Solennité de la Sainte Trinité, Année A

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Ex 34, 4-9; 2 Co 13, 11-13; Jn 3, 16-18.
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Lorsque Dieu se révèle à Moïse dans la nuée et qu’il lui dévoile qui il est au plus profond de lui-même, Dieu lui parle de son amour et de sa miséricorde. En effet, à Moïse, Dieu se présente ainsi: « Yahvé, le Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité ». De même, lorsque Jésus veut parler de Dieu, de sa vie la plus intime et la plus secrète, c’est de nouveau le mystère de l’amour de Dieu pour l’homme, pour tous les hommes, qu’il reprend. Ainsi, Jésus déclare-t-il à ses disciples: « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique », et il poursuit: « non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé ».
Le mystère de la Sainte Trinité, c’est donc le mystère d’un amour qui se donne, qui se communique et qui transforme ceux qui le reçoivent. C’est pourquoi, dans la seconde lettre aux Corinthiens, Saint Paul décrit la vocation chrétienne comme une vie d’amour et de paix, d’amitié, dans la communion de l’Esprit, par la grâce de Jésus- Christ, vers l’amour de Dieu le Père.
La liturgie de ce jour nous invite donc à approcher l’insondable mystère de la vie intime de Dieu non pas à travers des concepts et des images, aussi utiles et intéressants soient-ils, mais plutôt à travers notre propre expérience de la miséricorde, de la patience et de la prévenance de Dieu pour nous. D’une certaine façon, notre connaissance de la Trinité passe par la conscience que nous avons du besoin d’être sauvés, cette conscience qu’à travers tous les aléas et les difficultés de la vie, c’est le salut qui est à l’oeuvre.
En ce sens, nous sommes tous appelés à devenir des théologiens du mystère de la Sainte Trinité. Car c’est pour nous, pour chacun de nous, que Dieu a envoyé son Fils dans le monde. C’est pour nous, pour chacun d’entre nous, que cet amour de prédilection s’est manifesté.
Dieu n’est pas venu en ce monde pour nous juger, mais pour nous sauver. C’est dans notre vie de tous les jours, que la grâce de Jésus, sa Parole, son Eucharisite sont déjà à l’oeuvre. C’est dans notre vie quotidienne, dans ce qu’elle a de plus banal et parfois de plus insipide, que l’Esprit respire en nous. C’est dans cette amitié entre les frères, dont parle Saint Paul, que l’amour du Père se donne à contempler et se montre aux hommes.
Cette icône de la Trinité, que nous contemplons et vénérons dans nos églises, est l’image, le reflet d’un mystère que nous portons d’abord en nous-mêmes. La première icône de la Trinité, c’est l’Eglise, c’est- à-dire nous en tant que corps mystique du Christ, Temple spirituel, peuple de Dieu. Mais cette icône est aussi le reflet de ce qu’est chacun d’entre nous, car nous avons été créés à l’image de Dieu, pour lui devenir semblable un jour. Le mystère le plus intime de Dieu nous concerne donc tous, car il est notre vocation la plus profonde, ce vers quoi nous tendons, de tout notre être. C’est pour cela que nous avons été créés. C’est pour cela que nous vivons.
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