Septième Dimanche de Pâques

La vie éternelle…

Les trois derniers dimanches du Temps Pascal, pour chacun des cycles liturgiques, l’Église propose un extrait du « discours après la Cène » de Saint Jean.  Nous avons entendu successivement et dans chacun des trois cycles A, B et C, un extrait des discours de Jésus sur le Bon Berger, la Vraie Vigne et le Commandement de l’Amour.  Si on y ajoute que les évangiles de semaine sont également extraits de Saint Jean, on peut en déduire que Jean est le texte de référence pour le Temps Pascal. 

Dans les versions anciennes du lectionnaire nous entendions comme première phrase de la péricope : À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père…

Faut-il comprendre cette expression comme le passage par la Passion et la mort, ou comme le retour de Jésus de terre au ciel ?  Alors que nous venons de célébrer l’Ascension, nous pouvons interpréter cette expression comme le testament de Jésus au moment où Il quitte ses disciples pour retourner vers le Père. 

Jésus, plus précisément dans la péricope de ce matin, prie le Père pour ses disciples.  C’est comme si Jésus, entre son Ascension et la Pentecôte que nous célébrerons dimanche prochain, demande par avance à son Père de protéger ceux qu’il lui a donnés.  Maintenant qu’Il n’est plus dans le monde, Jésus prie pour eux, prie pour nous, afin que nous puissions avancer sur notre route, et témoigner de notre foi dans le monde. 

Dans sa prière, Jésus réaffirme son union avec son Père.  La mission que Jésus avait reçue de son Père, il l’a accomplie parmi les hommes.  Maintenant qu’Il retourne auprès de son Père, Il prie pour ceux qui doivent continuer son œuvre : en premier ses disciples, ensuite tous les croyants, y compris chacun de nous.   La relation que Jésus rappelle dans sa prière, nous pouvons la décomposer pour mieux comprendre notre propre lien avec Jésus et son Père, comme ceci :

je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues,
ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé.

Et encore :

la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul Dieu, le vrai Dieu,
et celui que tu as envoyé, Jésus Christ.

Croire en Jésus-Christ, croire qu’Il est le Fils de Dieu et qu’Il est venu dans le monde pour nous faire connaître le Père, voilà le cœur de notre foi.  La connaissance de Dieu notre Père et de son Fils Jésus-Christ, le cœur de notre foi, c’est également et automatiquement, la vie éternelle nous dit encore Jésus.  L’un ne va pas sans l’autre, pourrait-on dire.  La foi en Dieu et la foi en la vie éternelle sont imbriquées l’une dans l’autre.  Sans Dieu, il n’y a pas de vie éternelle.  Sans vie éternelle, il n’y aurait pas de Dieu…???  Non, il y a une vie éternelle…  et il y a Dieu !

Saint Paul nous enseigne aujourd’hui comment nous préparer à la grande rencontre :

Dans la mesure où vous communiez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous,
afin d’être dans la joie et l’allégresse quand sa gloire se révélera.
Si l’on vous insulte à cause du nom du Christ, heureux êtes-vous,
parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous.

La communion aux souffrances du Christ dans notre vie sur terre n’est rien par rapport à la gloire qui nous sera révélée…  Nous y croyons, nous savons et nous découvrirons vraiment cette gloire, notre gloire, une fois que nous aurons quitté la vie sur terre pour rejoindre les saints dans l’éternité auprès de Dieu. 

Entretemps, ne nous inquiétons pas si les événements ne se passent pas comme nous l’aurions souhaité.  La vie humaine et la vie spirituelle sont faits de hauts et de bas, de consolations et de désolations.  Souvent nous ne comprenons pas ce qui nous arrive.  Mais Dieu sait ce qui est bon pour nous ! 

Dans ce temps de préparation à la fête de la Pentecôte, demandons au Seigneur de nous envoyer son Esprit Saint.  Qu’Il nous aide à comprendre clairement ce qu’Il attend de nous.  C’est ce que nous avons demandé à Dieu dans la prière d’ouverture de la célébration :

Entends notre prière, Seigneur :
nous croyons que le Sauveur des hommes est auprès de toi dans la gloire ;
fais-nous croire aussi qu’il est encore avec nous jusqu’à la fin des temps. 

La participation à cette Eucharistie nous fait, une nouvelle fois, vivre la communion entre nous, avec Dieu et avec tous les Saints, en attendant de nous retrouver tous ensemble pour l’éternité, lorsque le Christ révélera à nouveau sa gloire.

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