Seizième Dimanche du Temps ordinaire

Jésus fut saisi de pitié

La semaine dernière nous entendions comment Jésus envoyait pour la première fois ses disciples en mission d’évangélisation.  Jésus les invitait à proclamer la conversion pour se tourner vers Dieu, et Il leur donnait le pouvoir de guérir les malades, de délivrer les possédés et de proclamer que le Règne de Dieu est tout proche.  Et Jésus de préciser : ne prenez pas de tunique de rechange…
Après avoir vécu cette expérience d’annonce de la Bonne Nouvelle et ayant reçu auprès du peuple un excellent accueil, les disciples reviennent vers Jésus et lui racontent ce qu’ils ont fait et comment les foules ont répondu au Message.  Jésus avait en quelque sorte donné à ses disciples pour ce premier exercice de prédication « une double part de son esprit ».  À leur retour ils constatent que tout Capharnaüm est en effervescence et que la vie à la maison n’est plus possible.
Pour continuer l’initiation à leur future mission de transmettre la foi aux foules, Jésus invite alors les disciples à se retirer à l’écart pour se reposer et réfléchir aux événements passés.  Mais voilà que les foules se rendent compte de la « fuite » de Jésus, et accourent des villes et villages alentour et se retrouvent avant Jésus à son point d’accostage.
Jésus, nous dit l’Évangile que nous venons d’entendre, fut saisi de pitié pour cette foule qui accourait auprès de lui et de ses disciples.  L’expression est beaucoup plus forte que seulement « pris de pitié ».  Jésus revit dans sa chair l’angoisse du père pour ses fils, l’angoisse de Dieu pour son peuple.  Jésus est tenaillé par les angoisses de miséricorde du Père et Il reprend son enseignement selon ce que les foules attendent de Lui.  Le Peuple attendait le Messie promis par Moïse et les Prophètes.  Comme Moïse, comme David, Jésus se fait le Berger du peuple.  Le nouveau Moïse ne conduit pas le peuple vers des prés d’herbe fraîche.  Le nouveau David n’emmène pas le peuple derrière l’Arche pour adorer Dieu sur le Mont Sion.
Après avoir guéri les maladies, après avoir pardonné les péchés, Jésus enseigne la Parole de Dieu et explique comment comprendre les Écritures.  Ensuite, comme nous l’entendrons dans l’Évangile de la semaine prochaine, Jésus nourrira les foules.  Le pain qui sera distribué aux 5000 personnes, prélude le pain eucharistique…
Les quatre évangélistes ont mentionné l’attention de Jésus aux foules qui venaient à Lui.  Les quatre ont rapporté une ou deux multiplications de pains pour nourrir ces foules.  Tous ont rappelé les grands enseignements de Jésus, que ce soit le Sermon sur la Montagne, le Sermon dans la plaine, les grands discours en Saint Jean…
Si chacun des évangélistes nous rapporte l’événement de la foule accourant à la rencontre de Jésus, c’est un signe de la relation forte que Jésus aimait à entretenir et à conserver.  Jésus n’a pas seulement repris la terminologie du bon pasteur à l’exemple de Moïse et de David.
Les paroles que Jérémie prononça au nom de Dieu et que nous avons entendues en première lecture, Jésus se les appropria et les mit en pratique dans sa relation avec les foules :
Je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis
de tous les pays où je les ai dispersées.
Je les ramènerai dans leurs pâturages,
elles seront fécondes et se multiplieront.
Jésus aujourd’hui encore nous enseigne que Dieu le Père souhaite entretenir une relation privilégiée avec tous les hommes.  Avec les croyants, avec chacun de nous.  C’est ce que Saint Paul affirme dans l’extrait de l’épître aux Éphésiens :
Vous qui autrefois étiez loin du Dieu de l’Alliance,
vous êtes maintenant devenus proches par le sang du Christ.
Que la participation au corps et au sang du Christ nous fasse entrer davantage encore dans l’intimité de cet amour qui unit le Père, le Fils et l’Esprit pour rejaillir dans toute notre vie.

Jér 23,1-6 ; Ep 2,13-18 ; Mc 6,30-34

Frère Bernard-Marie

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