Seizième Dimanche du Temps Ordinaire

Jésus parlait en paraboles. Il y dévoile les intentions de Dieu : tous sont invités au Royaume de Dieu, et ce Royaume est déjà inauguré aujourd’hui. Jésus en explique certains aspects à ses disciples, mais les paraboles du Royaume ne seront toutes claires qu’au terme de la vie de Jésus, à la lumière de sa mort et de sa résurrection.
Pour l’instant, les paraboles font découvrir quelques dimensions du Royaume de Dieu. C’est d’abord la générosité du Semeur et sa confiance. Sa générosité : ne sème-t-il pas toujours plus large que nous n’aurions pensé ? Sa confiance : bien du grain se perd, mais ce qui ira dans la bonne terre rendra tellement plus ! Ce Semeur fait aussi montre de belle patience ; on pourrait parler de ‘longanimité’ : il a l’âme « longue », l’âme capable de compter avec le temps. Il fera le tri mais… à la fin, sans qu’il y ait risque de diminuer sa récolte. Enfin, la semence du Royaume, comme la graine de moutarde, est capable de devenir une grande plante, un arbre, dit S. Matthieu.
Même puissance dans ce levain qu’une femme enfouit dans la masse de farine, et toute la pâte va lever. Dans ce verset sur le levain, un moine syrien, vers les IV-V° siècles, a lu le salut de toute l’humanité en Jésus-Christ. La femme, c’est Jésus le Christ. Il est venu « chez nous » : Jésus s’est enfoui dans notre terre. Il a « souffert pour tous », il a « racheté tous les hommes » : son œuvre de salut atteint tous les hommes. Et le ferment qu’il a jeté dans toute l’humanité, non seulement permet à chacun de réaliser toute la justice des commandements, mais aussi il « fait lever les hommes tous ensemble » : ce ferment rassemble tous les hommes, et non pas seulement entre eux, mais dans cette unité et cette relation parfaites que dit S. Paul : il les fait « devenir (ensemble) avec le Seigneur un seul esprit ».

Un seul esprit : on pourrait dire « un seul cœur », mais c’est dire beaucoup trop peu. Il faudrait dire tout à la fois : un seul être et un seul amour.
Mais cet esprit dont il est ici question a un nom propre : c’est l’Esprit Saint, nous dit encore cet ancien. Sans ce levain céleste, l’Esprit Saint, « il est impossible, continue-t-il, que l’âme se lève dans l’excellence du Seigneur et aboutisse à la Vie ». Et il poursuit l’image : « Quelqu’un pétrit de la farine ; s’il n’y jette pas de levain, il a beau faire tout ce qu’il faut, la retourner, la travailler,      elle reste une pâte sans levain, impropre à la nourriture ». Mais quand on y met le levain, le levain de l’Esprit Saint, alors, tout au contraire, « il attire à lui toute la masse de la farine et la transforme toute en levain ».
Ce levain qu’est l’Esprit Saint fait son œuvre irrésistiblement, à moins qu’on ne le refuse. Il attire toute personne à lui.
A lui l’Esprit de Dieu fait de la toute-bienveillance de Dieu à l’égard de chaque personne.
A lui, Esprit de Dieu, capable, à son rythme à lui, de nous transformer tout entier en ce qu’il est : Bienveillance et Amour du Seigneur notre Dieu.

Père Abbé

Ce contenu a été publié dans Homélies 2011. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.