Quatrième Dimanche de Pâques

Le Bon Pasteur.

Les trois précédents dimanche du temps pascal nous avons entendu les grands évangiles de la résurrection.  À partir du quatrième dimanche l’Église nous invite à méditer les grands discours de Jésus tels que l’évangéliste Jean les a retranscrits.  D’après la plupart des exégètes, Jean propose une méditation post-pascale de la conscience que Jésus avait de lui-même.  Il s’agit d’une lecture spirituelle de la vie et des paroles de Jésus, médités par les premières générations des croyants à l’aune de la résurrection.
Le quatrième dimanche de Pâques, dans les trois cycles A, B et C, nous entendons un extrait du grand discours du Bon Pasteur que Jean place à Jérusalem juste après la guérison de l’aveugle-né.
Jésus utilise ici une image qui parle à ses contemporains.  Il s’agit aussi d’une image utilisée dans la Bible et riche de sens.
Avant de devenir le berger du peuple et de le sortir du pays d’Egypte, Moïse faisait paître les troupeaux de son beau-père dans le désert (Ex 3,1).
Avant de devenir le roi d’Israël, le jeune David gardait les troupeaux tandis que la famille participait à un sacrifice à l’invitation du prophète Samuel (1S 16,11).
Malheureusement, les prophètes successeurs de Moïse d’une part, les rois successeurs de David  d’autre part, ont péché et n’ont pas conduit le peuple à une vraie intimité avec le Seigneur.  C’est pourquoi, le peuple à l’époque de Jésus, espérait un nouveau prophète comme Moïse, un nouveau roi comme David.  Jésus se situe dans cette dynamique, tout en ne s’identifiant pas exactement dans l’attente de ses contemporains.
Je suis le Bon Pasteur, dit Jésus.  Mais on pourrait également traduire le « Beau Pasteur », et il ajoute : le vrai berger.  Celui qui, comme dans la parabole que rapportent Luc (Lc 15) et Matthieu (Mt 18), va chercher la brebis égarée et la prend sur ses épaules pour la ramener au bercail.  Ce que ne fait pas le berger mercenaire.
Bon Pasteur, Beau Pasteur, Vrai Berger… voilà les définitions que Jésus s’attribue, pour bien montrer qu’Il est supérieur à Moïse, qu’Il est supérieur à David.  Les temps sont accomplis, a-t-il proclamé tout au long de sa vie publique.  Convertissez-vous et croyez…  croyez à la Bonne Nouvelle, devient après Pâques : croyez en moi !
Telle est la Bonne Nouvelle, dont parle Saint Jean encore dans l’extrait de sa première épître que nous venons d’entendre :
voyez quel grand amour nous a donné le Père
pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes.
L’amour que Dieu nous a donné, c’est son Fils.
L’amour que le Fils nous a donné, c’est sa vie offerte pour nous. Il a pardonné à tous ceux qui l’ont condamné à la mort, même à ceux qui ricanaient à son sujet au pied de la Croix.
C’est par cet amour sans limite que Jésus montre qu’Il est le Beau Berger.
Il conduit ses brebis vers les eaux tranquilles… non, Il nous conduit vers les Eaux Vives, vers l’Esprit Saint, vers la connaissance de Dieu.
Il nous conduit aussi vers les bons pâturages… non, Il nous nourrit du Pain de Vie.
Les Évangiles des messes la semaine écoulée nous ont fait entendre le Discours sur le Pain de Vie dans l’Évangile selon Saint Jean.  Jésus nous disait :
Celui qui mange ma chair et boit mon sang
a la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour.
En ce temps de Pâques, prenons conscience du don que Dieu nous fait, le don de la vie éternelle, le don de devenir fils dans le Fils, le don de la nourriture descendue du ciel.  Oui, la vie éternelle nous est donnée, dans chaque eucharistie, chaque fois que nous recevons le Corps du Christ en nourriture.
Demandons à Dieu le Père, l’inspiration du Saint Esprit, pour toujours mieux comprendre la communion de vie que nous recevons dans l’Eucharistie.  Et rendons grâce à Dieu d’être ainsi conduits, jour après jour, vers les eaux vives, vers les bons pâturages.  Oui, le Christ ressuscité est notre Bon Berger, notre Beau Berger.

Frère Bernard-Marie

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