Pâques, Messe du Jour

Ressuscité le troisième jour…

Cette nuit la succession des lectures de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament nous ont rappelé le lien qui existe entre la fête de la Pâque juive et la mort et la résurrection de Jésus.  À Pâques, le peuple Juif se rappelle toutes les étapes importantes de sa relation avec le Seigneur.  Ce concernait le récit de la création, la libération de l’esclavage en Égypte, les quarante années dans le désert et la prophétie de la restauration de la royauté qui ne sera pas détruite.

Tout cela devait bouillonner dans la tête des disciples après la mort de Jésus le vendredi saint, veille de la grande fête de la Pâque.  Jésus prend la place de l’agneau de la fête pascale.  Alors que le peuple célèbre la délivrance d’Égypte avec Moïse, les disciples se souviennent de tous les faits et gestes de Jésus : le lavement des pieds, le nouveau repas de communion, « vous ferez cela en mémoire de moi ».

Lorsque Marie-Madeleine accourt auprès des disciples pour leur annoncer :
On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a mis !
nous pouvons comprendre la surprise générale et l’interrogation de Pierre et Jean qui accourent pour en avoir le cœur net.  Comment pouvaient-ils imaginer la résurrection du Christ ?  Même après tous les enseignements reçus de Jésus avant sa Passion, cette nouveauté absolue restait incompréhensible pour eux.  Le fait de découvrir le tombeau vide, le linceul laissé là, le linge recouvrant la tête roulé et déposé à sa place…

Il vit et il crut, dit l’évangéliste.  Mais ils eurent encore besoin de l’aide du Ressuscité et de l’Esprit Saint pour vraiment prendre toute la mesure de cette Bonne Nouvelle : le Christ est vraiment ressuscité !  Il faudra encore plusieurs apparitions de Jésus à ses disciples pour qu’ils comprennent cette phrase énigmatique que Jésus leur avait adressée dès avant sa passion : je ressusciterai d’entre les morts (Mt 16,21 ; 17,9 ; 20,19 et par.).

D’après les meilleurs exégètes, le Christ a été mis à mort en avril de l’an 30.  C’est en l’an 40 que Pierre arrive chez le centurion Corneille, et qu’il professe la foi en Jésus que nous avons entendue en premier lecture.  Ce texte est de première importance pour comprendre combien était difficile la tâche de proclamer la résurrection.
Il est apparu, non pas à tout le peuple,
mais à nous qui avons mangé et bu avec lui
après sa résurrection d’entre les morts.
Ce sont ces disciples, eux qui l’avaient sur les routes de Galilée et furent les témoins de tout le bien qu’il a fait, qui ont vu les miracles, entendu les enseignements.  Dix ans après la mort et la résurrection de Jésus, ce sont encore ces témoins privilégiés à qui incombe de transmettre la foi au Christ.  Cette foi, Pierre la détaille dans le discours à Corneille :

Jésus a vécu en Galilée, il est monté à Jérusalem, il a fait le bien dans le peuple,
Il a été mis à mort sous Ponce Pilate, Dieu l’a ressuscité, nous en sommes témoins.

La nouveauté de la résurrection nécessitait que ceux qui avaient vu Jésus après sa résurrection soient en première ligne pour annoncer cette Bonne Nouvelle.  Le rôle des témoins oculaires est primordial en ces premières décennies du christianisme.  Mais la foi proclamée par ces témoins privilégiés est la même que celle que nous confesserons dans quelques instants dans le Credo :

Je crois en Jésus-Christ… par l’Esprit Saint il a pris chair… et s’est fait homme.
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.
Il ressuscita le troisième jour conformément aux Écritures et il monta au ciel…

En ce Dimanche de Pâques nous savons, nous croyons que le Christ est ressuscité des morts et qu’Il est entré dans la gloire.  Il a ouvert la voie et nous invite à Le suivre pour être glorifiés à notre tour.  C’est ce que nous proclamons également dans le Credo :
J’attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir.

Il n’y a plus de témoins oculaires des faits et gestes de Jésus.  Les croyants qui se rassemblent pour vivre leur foi sont les meilleurs apôtres de cette bonne nouvelle :

Le Christ est vraiment ressuscité, Alleluia !

Frère Bernard-Marie

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