Juin 2006

Vendredi 2 juin – Notre doyen d’âge F. Joseph fête ses 94 ans. Aveugle depuis de longues années, il vit confiné à l’infirmerie, où il mène une vie de prière continuelle qui le maintient dans une surprenante sérénité.

Dans la matinée, l’entreprise MAG est venue installer la cheminée de la chaudière à gaz de la station de méthanisation.  Un joli tube de quelque 10 mètres, couleur tuile, dont le montage, ou plutôt la descente du haut du ciel, fut lui aussi d’une spectaculaire élégance. Dans la soirée, Françoise Breynaert nous donna la seconde de ses cinq causeries, illustrée comme la précédente de projections picturales sur grand écran, portant cette fois sur Noël. Elle souligna que ce mystère de joie parfaite exprimait aussi celui de la naissance baptismale de tous ceux qui sont renés non d’un vouloir de chair mais de Dieu.

Lundi 5 juin – Notre cellérier F. Jean-Paul et F. Patrick, son comptable, prennent la direction de Cabanoule pour l’habituelle session des cellériers qui les gardera toute la semaine.  F. Petrus se rend à l’abbaye d’Oberschönenfeld en Allemagne (cisterciennes du Saint Ordre), faire une retraite dans cette perle du baroque allemand.

Mercredi 7 juin – Françoise Breynaert nous donne une 3ème causerie, portant sur l’exégèse des tableaux représentant Marie durant la vie publique et la Passion de son Fils. Vendredi, elle nous présentera pareillement quelques tableaux de la Mère de Dieu avec la Sainte Trinité, et la Femme de l’Apocalypse.

Mardi 13 juin – Autre grande nouvelle que P. Abbé est allé annoncer à nos Sœurs de Belval avant de nous la partager au chapitre du soir : il leur a trouvé une Supérieure ad nutum en la personne de Mère Iñès d’El Encuentro (Mexique), ancienne moniale d’Ubexy (Vosges) qui fut 25 ans prieure de leur fondation latino-américaine avant d’en être aujourd’hui la cellérière.

F. Bernard-Marie nous a ensuite donné un aperçu fort enrichissant de sa session pour formateurs à Helfta, dans une zone de l’ancienne Allemagne de l’Est relativement dépeuplée et surtout déchristianisée à 95%. Il est particulièrement piquant d’apprendre que l’abbaye de Ste Gertrude est bâtie sur le territoire de la ville natale de Luther, Eisleben, qui de ce fait s’appelle aujourd’hui Eisleben Lutherstadt. Dès lors rien d’étonnant que la communauté n’existât plus depuis la Réforme, et qu’elle ait été refondée en 1999. La session, ouverte à toute la famille cistercienne, avait été organisée par le secrétariat pour la formation O.C.S.O. francophone et Mère Hildegarde abbesse de Mariastern pour l’Ordre Cistercien, côté germanophone ; elle comptait 4 intervenants : Dom Marie-Gérard Dubois de la Trappe et Père Albéric Altermatt d’Hauterive, Sr Sabine et Sr Maria Magdalena de Mariafrieden.

Jeudi 15 juin – Renouvelant l’expérience du mois dernier, le magasin de l’abbaye a organisé une soirée de présentation du livre que les éditions DDB viennent de consacrer aux sept moines de Tibhirine dans leur collection Petite vie de … Outre le Directeur de la grande maison d’édition parisienne, avait aussi fait le voyage le Père-Immédiat de Tibhirine, Dom André Barbeau, abbé d’Aiguebelle.  Celui-ci nous a offert les deux premiers Cahiers de Tibhirine édités par sa communauté et respectivement consacrés à la publication des Chapitres (1986-1996) et des Homélies (1970-1996) de Père Christian de Chergé.

Vendredi 16 juin – Notre Père-Maître a fait un aller-retour en Jordanie pour rencontrer la famille de F. Farid et revenir avec celui-ci qui commence son postulat en communauté. Comment ne pas admirer ici l’exemplaire catholicité de notre noviciat ? Nos 5 jeunes frères totalisent avec leur Père-Maître 6 nationalités.

En même temps que F. Farid, quoique par un autre avion, nous arrive Mère Marie-Claire, abbesse de la Fille-Dieu, venue visiter Sr Benedicta. Au chapitre elle nous donne des nouvelles de chacune et de chacun dont nous sommes toujours avides.

Samedi 17 juin – Dom Marie-Gérard de la Trappe nous réjouit à son tour de sa visite.  Il accompagnera notre P. Abbé pour de la visite régulière de Frattocchie.

Dimanche 18 juin – Au soir d’une Fête-Dieu ruisselante de soleil et de paix, nous nous retrouvons autour de nos arrivants pour un pique-nique sur la pelouse, car demain sonnera l’heure de l’envol, qui pour Rome et Frattocchie (Dom Marie-Gérard, P. Abbé et … P. Armando, en visite ad limina pour ses 75 ans de profession) et qui pour Genève et la Fille-Dieu (Mère Marie-Claire).

Lundi 26 juin – Le mois dernier, notre ancien évêque Mgr Vilnet s’était prêté à venir nous partager son vécu du Concile Vatican II. À son tour Mgr Defois a répondu favorablement à l’invitation faite par notre responsable des études pour nous entretenir de la réception du Concile et sa fécondité aujourd’hui. Il a commencé par affirmer avec force que le Concile n’avait rien inventé, en nous rapportant ce mot du Père Liégé, son professeur d’alors : « Le Concile ? Mais c’est une session de formation permanente pour l’épiscopat ». En deux soirées successives, il nous en a tout de même déployé trois facettes essentielles : une autre vision de l’Église, de l’Écriture et de la liberté de conscience.

 

Nous lisons au réfectoire, de Fabienne VERDIER : Passagère du silence. Dix ansd’initiation en Chine. Albin Michel 2003.

 

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