Février

LUNDI 3 : En ce premier lundi du mois la communauté se déleste de pas moins de trois frères. F Jessé part en direction de la Sologne (sud d’Orléans) à La Ferté-Imbault où les Fraternités de Jérusalem gèrent une maison d’accueil pour groupes divers. Il y participera à la session de l’année propédeutique du STIM. F Oswaldo, quant à lui, va suivre à Cîteaux une session sur Sainte Gertrude de Helfta donnée par D. Olivier abbé de Cîteaux. P Abbé, enfin, gagne l’abbaye de Jouarre pour une rencontre de Pères Maîtres avant de rejoindre Cîteaux.
Mère Pia GulliniSAMEDI 8 : P Abbé revient de Cîteaux avec Mère Augusta, moniale de Vitorchiano, postulatrice des causes des saints de notre Ordre ocso (membre du comité de lancement en vue du doctorat de sainte Gertrude d’Helfta).  Elle nous parle d’une grande abbesse du XXe siècle : Mère Pia Gullini (1892 – 1959), abbesse de Grottaferrata (avant son transfert à Vitorchiano) de 1931 à 1940 et de 1946 à 1951. Je vous laisse ci-dessous quelques impressions de notre F Aimable (100 ans) qui l’a très bien connue au moment ou il était cellérier de notre maison-fille de Frattocchie.

« Je n’ai pas été ébloui par ses dons ou par sa forte personnalité. Non, mon estime pour elle est née inconsciemment et graduellement dans les relations régulières que j’ai eues avec elle pendant plusieurs années, à Grotta. A cela est venu s’ajouter le témoignage de son saint abandon par son attitude en exil et à son retour à Rome. A l’estime est venue s’ajouter aussi une teinte d’admiration.
Lorsque l’annonce de son départ pour la Suisse m’est parvenue, je n’ai pu m’empêcher de penser qu’une erreur venait d’être commise…Jamais elle ne m’a parlé du motif de sa venue en Suisse. Elle écartait toute conversation qui pouvait revenir sur les événements la concernant, et jamais elle n’a laissé échapper la moindre plainte sur son éloignement de Grotta et de sa communauté…Est-ce que les vrais motifs d’opposition à M. Pia ne sont pas à chercher dans son activité œcuménique ?
Ce que Mère Pia ressentait si vivement en son cœur, ce qu’elle vivait en “ prophète ”, n’avait que peu de résonance en mon âme. S’en apercevait-elle ? Toujours est-il, en tout cas, qu’elle n’a jamais tenté de me faire le moindre geste en faveur de l’œcuménisme…Ce sujet de l’unité était en elle comme un instinct, instinct qui était grâce, certainement, et ses désirs et ses actes répondaient à cet instinct, à ce charisme qui lui étaient particuliers. Aujourd’hui, avec le recul du temps, je crois que toute sa vie spirituelle était mue par une force qui faisait converger toute son activité au profit de l’Unité…On ne m’étonnerait pas si on découvrait un jour qu’elle a, elle aussi, offert sa vie pour l’Unité. »

JEUDI 12 : P Abbé participe à la quatrième rencontre des supérieurs ocso de France, il nous reviendra samedi.
Mme Édith CokelaerMARDI 18 : A l’heure du chapitre, Mme Édith Cokelaer (professeure de Français pour les frères de Maromby) nous présente son travail de fin d’étude pour l’obtention de la licence en Théologie (baccalauréat canonique) sur l’espérance chez Madeleine Delbrêl (1904- 1964) : Dis-nous ton espérance, Madeleine. Heureuse rencontre avec Madeleine et avec Mme Édith.
MERCREDI 19 : F Vincent se rend pour la journée à l’abbaye de Nazareth (Brecht en Belgique) pour s’y pencher avec le groupe d’étude Cîteaux sur La vie de recluse d’Ælred de Rievaulx. Ce texte est l’une des sources de la spiritualité  chrétienne, rédigé sur les instances de sa sœur recluse pour laquelle il nourrissait une tendre vénération.
VENDREDI 21 : Ce soir nous arrive pour quelques jours de retraite de prière à l’hôtellerie un groupe de douze musulmans (soufis), une première pour notre Abbaye !
LUNDI 24 : F. Bernard-Marie est au Salon du Fromage à Paris, dans l’espoir de rendre nos fromages disponibles en région parisienne.
La Tentation, Tapisserie de la Chaise-DieuMERCREDI 26 : À partir de ce soir, nous nous retrouvons après les vêpres pour quatre moments bibliques avec le P Michel Farin sj, qui a longtemps travaillé pour l’émission Le Jour du Seigneur.
On prendra les différentes sections de son film La Colombe et le serpent, un commentaire des Tapisseries de la Chaise-Dieu (œuvre flamande du XVIe) suivi d’un temps d’échange.
Ces tapisseries racontent l’histoire de Jésus à la manière des miniatures de la Bible des pauvres du Moyen Âge : chaque scène du Nouveau Testament était entourée de deux scènes de l’Ancien Testament. Au départ, il y a une image reçue : celle de la tapisserie ; mais cette image est elle-même une lecture interprétative du texte biblique, peu familière au lecteur contemporain, qui n’aurait probablement pas choisi les mêmes figures dans l’Ancien Testament. Le P Michel Farin reprend bien ces figures, mais il les interprète tout à fait différemment, en ayant recours au texte-source, selon une trame que lui fournit une exégèse plus contemporaine.

Jean-Marie Lustiger, le cardinal prophèteNous écoutons en lecture de réfectoire une biographie du cardinal Jean-Marie Lustiger : Henri Tincq, Jean-Marie Lustiger, Le cardinal prophète, Paris, (Éd. Grasset, coll. « Essais documents », 2012)
Première biographie publiée depuis la mort du cardinal Lustiger en août 2007. Henri Tincq, ancien responsable du service « religions » au journal « Le Monde », fut pendant de longues années un proche du cardinal. Il fait découvrir un parcours de vie et de foi exceptionnel. Jean-Marie Lustiger, juif de naissance, converti en 1940, reste une grande figure de l’Église de France. Intellectuel, théologien et prophète, comme le souligne l’auteur, cet homme, d’une rare intensité spirituelle, reste à jamais celui qui a fait « le choix de Dieu ».

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