Dédicace de l’Église abbatiale

Le 20 juin 1898 eut lieu la Dédicace de l’Église abbatiale.  Maintenant que le monastère était bel et bien terminé, Dom Jérôme Parent organisa sa dédicace.  La dédicace d’une église est un rite solennel qui consacre un lieu au culte de la liturgie et de la prière.  Une chapelle est également un lieu de culte, tandis qu’une église a reçu la consécration.
La cérémonie de la consécration est une longue liturgie qui est présidée par un évêque et qui demande à Dieu la sanctification de la construction elle-même, la consécration de l’autel, par l’onction d’huile sainte.  On oint également les 12 croix représentées sur les murs de l’édifice, qui symbolisent les 12 Apôtres sur lesquels l’Église de Dieu est bâtie et que représente l’église lieu de prière et de communion entre les moines et avec Dieu et ses saints.
La célébration se fit avec un nombre limité d’invités, tous entassés dans le chœur des moines et autour de l’évêque qui présidait.  A cause du jubé qui coupait l’église en deux parties, comme il était impossible de voir quelque chose dans le chœur des frères convers, les frères aussi étaient dans le chœur des moines.  Après la célébration qui dura plusieurs heures, les participants furent invités à prendre le repas avec les frères dans le réfectoire de communauté, décoré pour la circonstance.  Le réfectoire un jour ordinaire avait une allure plus sobre.
Cérémonie de la Dédicace : les assistants sont entassés dans le choeur Le choeur des frères convers est vide, faute de pouvoir participer à la célébration Réfectoire pour les participants à la dédicace de l'Eglise Le réfectoire un jour ordinaire
Les usages de l’Ordre Trappiste à l’époque prévoyait une période de 9 jours de « portes ouvertes » de l’abbaye pour tous les visiteurs qui se présenteraient.  Il fallut organiser et prévoir ces portes ouvertes, et chacun s’attendait à ce qu’il y aurait grande affluence.  Ce qui fut le cas, comme le montrent les photos ci-après.
Les photos ont été mises par ordre chronologique du parcours lui-même, et donnent une idée de l’affluence sur certaines d’entre elles seulement.  Les « portes ouvertes » ayant duré 9 jours, les photos n’ont certainement pas été prises toutes dans les mêmes circonstances d’affluence.
Façade Nord avec arc de triomphe pour les "portes ouvertes" L'arc de triomphe, dans le prolongement du mur du jardin de l'hôtellerie
Les deux premières photos donnent la disposition de l’arc de triomphe qui ouvrait le parcours de la visite.  De suite après cette arche, les visiteurs entraient dans l’église par le perron, circulaient dans les cloîtres en passant par la salle du chapitre et le réfectoire, pour ressortir jusqu’au cimetière.  Puis ils revenaient par la cour de la ferme pour terminer par les ateliers (brasserie et fromagerie).
Les bénévoles après les derniers préparatifs, attendant l'affluence
Début du parcours : passage sous un "arc de triomphe" "PAX" traversant le cimetière Passage derrière le chevet de l'église
Le chevet de l'église et l'hôtellerie Le circuit passe au retour par la fromagerie et la brasserie La foule des badauds entre l'auberge et l'abbaye Les transports en commun et autres carosses pour le transport des visiteurs
Dans la « Semaine religieuse de Cambrai » du 9 juillet 1898, page 439, la dédicace et les portes ouvertes sont commentées de la manière suivante dans la « Chronique diocésaine » :
L’abbaye Cistercienne de Sainte-Marie-du-Mont a été visitée par 141.380 personnes, pendant la neuvaine qui a suivi la consécration de l’église. La Dépêche a témoigné de « l’air recueilli de ces foules immenses qui semblaient plutôt accomplir un pieux pèlerinage que faire un voyage d’exploration et de curiosité…  Lorsque la curiosité domine, elle va à travers tout, elle détruit pour se satisfaire.  Eh bien ! au Mont-des-Cats il n’y a pas eu l’ombre d’une dépravation, pas un objet endommagé.  Des foules immenses ont visité le monastère, sans y commettre, même involontairement, un seul dégât.  Cette constatation dit plus que toutes les phrases le respect de la foule qui franchissait ce sol béni. »
Le même journal a rendu hommage aux moines qui guidaient les pèlerins et « qui ont prouvé que la solitude n’avait pas éteint en eux les qualités d’urbanité, d’amabilité qu’ils avaient dans le monde … Ils ont produit sur tous la plus édifiante et la plus aimable impression. »