Cinquième Dimanche du Temps Ordinaire

Vous êtes la lumière du monde.

L’extrait de l’Évangile selon Saint Matthieu que nous venons d’entendre se trouve au tout début de la vie publique de Jésus. Le Sermon sur la Montagne, puisque c’est de celui-ci qu’il s’agit, est en quelque sorte le discours inaugural de Jésus à ses disciples. Dans la pensée de Saint Matthieu, Jésus est présenté comme le Nouveau Moïse. Comme celui-ci avait reçu la Loi sur la Montagne du Sinaï et l’avait promulguée pour le Peuple, ainsi fait Jésus sur la Montagne près du lac de Galilée.

Au début de sa vie publique, devant l’engouement des personnes des villages autour de Capharnaüm au bord du Lac de Galilée, Jésus pensait que sa mission se passerait bien et que le peuple accueillerait son message comme les foules accourues pour l’écouter.

C’est dans ces conditions que Jésus commença solennellement le discours sur la Montagne par les célèbres Béatitudes. Le discours ensuite, comme l’extrait que nous venons d’entendre, relisait pour ses contemporains les grands enseignements de la Loi de Moïse repris également en son temps par le prophète Isaïe, comme nous l’avons entendu dans la première lecture :

Ta lumière jaillira comme l’aurore,
Ta justice marchera devant toi,
et la gloire du Seigneur t’accompagnera.

Voilà un très beau programme, pour tout croyant qui se met à l’école de Jésus et de Moïse, à l’école de Dieu lui-même donc. Faire de l’amour de Dieu et du prochain la pierre de faîte de notre vie humaine et religieuse, voilà ce qui donne sens à la vie et à toutes nos actions. Alors, oui, notre lumière jaillira et la gloire du Seigneur nous accompagnera.

C’est dans ce sens que Jésus nous dit aujourd’hui, comme à ses disciples jadis :
Vous êtes le sel de la terre. Vous êtes la lumière du monde.

Nous ne sommes pas, nous, la lumière du monde. C’est Dieu qui, par nous, par nos actes conformes à son enseignement, illuminera tous ceux qui nous voient, qui nous entendent, tous ceux qui ont besoin d’être guidés dans leur vie et ne savent plus à quel saint se vouer. C’est aussi ce que Saint Paul dit dans l’épître que nous avons entendue :
je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu
avec le prestige du langage humain ou de la sagesse.

L’important n’est pas, pour Paul comme pour les apôtres de Jésus-Christ tout au long des temps et pour nous aujourd’hui, l’important n’est pas de faire de grands discours mais de témoigner du mystère de Dieu dans l’humilité de notre disponibilité à la volonté divine. Comme Paul le dit un peu plus loin :
mais c’est l’Esprit et sa puissance qui se manifestaient.

Paul ne voulait pas convertir les Corinthiens à sa personne, mais les ouvrir à la grâce de Dieu. Transmettre la Bonne Nouvelle de l’Évangile n’est pas une rhétorique compliquée mais transmission de la foi en Dieu et en Jésus-Christ. Inutile de faire de longs discours, l’essentiel est de s’ouvrir à la grâce de Dieu. C’est ce que Saint Paul nous rappelle dans la suite de la deuxième lecture :
pour que votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes,
mais sur la puissance de Dieu.

La puissance de Dieu, c’est l’Esprit de Dieu. Nous ne sommes pas lumière, mais Jésus nous demande de transmettre aux hommes la lumière qui Lui-même met dans notre cœur. Jésus est la lumière, nous sommes le lampadaire pour illuminer ceux qui nous entourent.

Jésus, dans cette Eucharistie nous nourrit de son corps et de son sang. Que cette nourriture céleste nous donne de devenir toujours plus porteurs de sa Bonne Nouvelle et lumière divine pour illuminer notre monde.

Frère Bernard-Marie

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