Août 2006

Samedi 5 : F.Petrus de Mariawald nous quitte avec en poche une permission d’exclaustration pour une année qui lui permettra de tâter d’une vie semi-érémitique dans la partie germanophone de la Belgique.

Dimanche 6 : Après une semaine de travail acharné pour notre sacristain F.Christophe, la communauté reprend possession de la sacristie, quittée depuis bientôt un an. Malgré le mobilier qui lui fait encore défaut, elle est redevenue tout à fait opérationnelle, et fort bien rappropriée. La présence de nombreux prêtres retraitants du Groupe Évangile et Mission, dont notre ancien évêque Mgr Vilnet, a permis de l’inaugurer avec quelque solennité. Ce G.E.M., anciennement Prêtres du Cœur de Jésus, aujourd’hui Cor Unum, est un institut fondé sous la Révolution par le saint Père de Clorivière et qui s’est récemment ouvert aux laïcs ; de spiritualité jésuite, il demande entre autres et si possible la fidélité à l’heure d’oraison quotidienne. Ce même dimanche après-midi F.Benoît nous a fait la surprise de quitter le noviciat sans prévenir et pour une adresse inconnue.

Mercredi 8 : F.Gilles se voit hospitalisé avec un problème de glycémie.

Samedi 12 : F.Philippe réussit à s’abstraire de ses charges et entame une semaine de retraite à Clairefontaine avant son ordination diaconale maintenant toute proche.

Mardi 15 : En ce jour de l’Assomption, messe et vêpres ont connu des records d’affluence ; et bien qu’il ait plu presque continûment jusqu’au milieu de l’après-midi, nous avons pu mener à bien la procession mariale dans un parc verdoyant au possible. Au soir, Gabriel et Pétré, nos deux hôtes roumains, ont repris la route de leur beau pays en cédant leur place à Marius et à Bogdan, deux anciens de l’an dernier.

Mercredi 16 : Au petit matin P.Abbé emmène à Roissy F.Félix et F.Marcellin de Maromby, pour y rencontrer Dom Jean-Marc d’Acey et Mère Myriam de Laval, en partance pour la visite régulière de la communauté malgache. Les deux visiteurs commencent par se rendre aux Seychelles avec Père Abbé.

Vendredi 18 : Nos frères de Sint-Sixtus Abdij nous ont dépêché leur archiviste, F. Johannes, avec mission de nous mettre au parfum de la célébration du 175ième anniversaire de leur fondation (1831-2006), à laquelle nous sommes tous conviés le 30 septembre prochain. Son brillant exposé de près d’une heure porta sur 3 points successifs :
1. St-Sixte avant St-Sixte. L’implantation monastique sur Vleteren remonte en effet au IXe siècle, et se cristallise autour d’une chapelle dédiée à un Saint Six, qu’un érudit veut identifier à St Josse, i.e. St Georges.
2. Puis un survol des 175 ans de la communauté rancéenne (surtout ne pas la dire lestrangienne comme Westmalle).
3. Enfin un portrait on ne peut plus attachant de leur saint fondateur et premier supérieur (après qu’il ait été le nôtre, ce qui n’est pas à notre gloire !), Pater Franciscus-Maria Van Langendonck, 1760-1836, grand persécuté devant l’Éternel ; d’abord capucin au couvent de Dendermonde (entre Gand et Anvers), il refusa le serment à la Constitution civile du clergé et fut à ce titre expulsé en 1791 par les Révolutionnaires ; retiré alors à la Trappe de Darfeld en Allemagne, la maison s’y vit fermée par Napoléon en 1811 ; entré alors au Gard, refuge de Darfeld, il fut de là envoyé rejoindre à titre de supérieur la fondation du Mont des Cats où, devenu 4 ans plus tard persona non grata, il prit sur lui de se retirer à Vleteren avec 3 autres transfuges de la communauté. Ainsi Sint-Sixtus Abdij entra-t-elle dans l’Histoire, l’an de grâce 1831. Et lorsque cinq ans plus tard il décéda en odeur de sainteté dans cette communauté restée fidèle à l’abbé du Gard, sa réputation de sainteté ne fit que se confirmer quand son corps fut découvert intact à l’occasion d’un transfert du cimetière en 1843.

Samedi 19 : Déjà la fête de la St Bernard a commencé, grâce au retour de notre frère Louis après dix ans de bons et loyaux services à N.D. de l’Atlas, au Maroc, puis celui de F. Gilles enfin sorti d’hôpital après dix jours pleins qui durent lui paraître comme dix ans, et celui aussi de F. Philippe, rentré de retraite.

Lundi 21 : P.Abbé est bien rentré des Îles Seychelles en même temps que nous arrivait de Douai Père Peter, l’un des deux bénédictins anglais de Douay-Abbey solennellement reçus et réinstallés en leur bonne ville de Douai en février dernier, un siècle après qu’ils en aient été expulsés par les lois françaises de 1905. Père Peter, qui fut longtemps professeur, père-maître ou économe de sa communauté, nous a confié à quel point leur nouveau statut de moines dans la ville était, pour son supérieur Père Fynnbar autant que pour lui-même, un défi à relever. Un troisième confrère doit les rejoindre incessamment.

Jeudi 24 : La messe d’ordination au diaconat de F. Philippe, présidée par notre évêque auxiliaire Pascal Delannoy, fut un bonheur ; amis prêtres et laïcs y participaient en grand nombre, tandis que les chants liturgiques soulignaient délicatement le chemin monastisque de notre frère : gloria en malgache, psaume responsorial en rythme africain avec accompagnement kora / tambour, chant en arabe après la communion, enfin sortie au grand orgue tenu par notre novice croate Igor.

Vendredi 25 : Alors que nous sommes près d’achever au réfectoire la lecture du livre remarquable des entretiens de Mgr Doré avec Michel Kubler et Charles Ehlinger, journalistes à La Croix de Paris, le même journal nous apprend la démission de l’évêque, qui n’est pas sans nous affecter grandement.

Dimanche 27 : Le prochain départ de notre infirmier F.Bertrand pour 2 années d’études romaines nécessite le remaniement de l’équipe des frères soignants qui, lui non plus, n’aura pas été simple ; nous disposerons dorénavant d’une équipe soignante de 4 membres : F.Florent en sera le référent, assisté de F.Jean-Paul, de F.Félix et de F.Vincent.

Lundi 28 : P.Abbé passe la journée à Belval et y emmène F.Gilles, qui prolongera son séjour deux semaines durant dans ce havre de paix, afin de laisser à son organisme le temps de stabiliser son nouveau traitement de diabétique.

Jeudi 30 : En fin d’après-midi P.Abbé s’envole rejoindre à Maromby Dom Jean-Marc et Mère Myriam pour y conclure avec eux la visite régulière.

Nous entamons en lecture de réfectoire une vie de Ste Philippine Duchesne (1769-1852), canonisée par Jean-Paul II en 1988 (DDB 1999).

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