Père Albéric Leurèle

Cousin de Dom Dominique Lacaes, il avait quitté le grand séminaire de Cambrai pour revêtir l’habit de Cîteaux en 1848, un an après l’élection abbatiale de Dom Dominique. Doué d’un solide jugement et d’un caractère aimable qui cachait beaucoup d’esprit sous un voile de bonhomie, il se trouva être sans l’avoir cherché le conseiller de nombreuses familles durant le ministère de quêteur qu’il assuma jusqu’à la guerre de 1870.
Père Albéric Leurèle (1824-1883)Il fut longtemps responsable des cultures et eut à sortir de l’abbaye pour les besoins de ses fonctions.  C’est sous cet aspect que Père Eugène Arnould immortalisa le moine sur une même image mais en deux tenues différentes.  Le commentaire que Père Eugène mit auprès de sa mimique vaut la citation : En ce temps-là, le monastère ne possédait pas de chef de labour séculier.  Le P. Albéric Leurèle devait donc lui-même se rendre sur les marchés.  Il s’affublait pour cette corvée du costume qu’on portait à cette époque…
Devenu cellérier de l’abbaye en 1870, il accrut considérablement la ferme, rendit excellente la fabrication de la bière à l’usage de la communauté. Elle ne fut commercialisée que quelques années plus tard. Il agrandit également la laiterie et la fromagerie, qui devinrent dès lors les principales ressources de la communauté et permirent de cesser les quêtes.
Il construisit de nouvelles étables pour les bêtes à cornes. Ces bâtiments tout neufs faisaient dire que les frères étaient moins bien logés que les animaux…
Il eut encore la charge de reconstruire l’église Saint Constance, ainsi que la petite hôtellerie qui n’était plus suffisante.
Dom Dominique et Père Albéric envisageaient enfin de reconstruire le monastère, mais ils décédèrent tous deux avant d’avoir pu mener à bien ce projet.
Les douze dernières années de la vie de Père Albéric furent une suite continuelle d’accidents et de maladies qui le conduisirent à la tombe, le 23 juin 1883, dans la 59ième année de son âge, dont trente-trois de profession.