Dix-huitième Dimanche TO, Année B

Je suis le pain de vie.

Durant les dimanches du mois d’août nous continuons la lecture du chapitre 6 de l’évangile selon Saint Jean que nous avons commencé dimanche dernier.  La péricope de la semaine dernière nous rapportait la multiplication des pains que Jésus réalisa sur les rives du Lac de Galilée, quelques jours avant la fête de la Pâque juive (Jn 6,1-15).
Voyant que les foules ne comprirent pas le signe qu’il venait de faire, Jésus se retira sur la montagne pour prier tandis que les disciples rentraient à Capharnaüm en bateau.  Le vent leur étant contraire, ils passèrent la nuit sur le lac et virent Jésus les rejoindre en marchant sur la mer (Jn 6,16-21).  Le lendemain la foule qui avait été rassasiée par Jésus retourna sur le lieu du miracle et chercha, en vain, Jésus et ses disciples (Jn 6,22-23).  C’est ainsi que les foules retrouvent Jésus à Capharnaüm, et c’est le début de la lecture de l’Évangile de ce dimanche.
Jésus vient de faire plusieurs miracles qui rappellent les prophètes de l’Ancien Testament.  Moïse a enseigné le peuple, Jésus fit de même.  Élie donna à manger aux populations venues à lui, Jésus fit de même à partir des 5 pains et des 2 poissons.  Lorsque Jésus marche sur les eaux, traversant à pied sec, il refait également l’un ou l’autre miracle de Moïse, de Josué ou d’Élie…  De plus, dans le discours sur le Pain de vie que nous entendrons les prochains dimanches, Jésus nous dit que c’est lui qui donne le vrai pain venu du ciel, alors que les foules s’en réfèrent encore à Moïse.
Mais ni les foules ni les disciples ne comprennent ni ce que Jésus fait ni ce qu’Il veut dire.  Saint Jean est catégorique ici, alors qu’il rappelle tant de fois de manière convaincue ils virent et ils crurent.  Ici, rien de tout cela.  Nous avons la même incompréhension dans les autres évangiles.  En particulier chez Saint Marc, lorsque Jésus désenchanté leur pose la question, également après la multiplication des pains :
Vous ne comprenez pas et vous ne saisissez pas ?
Avez-vous donc l’esprit bouché,
des yeux pour ne point voir et des oreilles pour ne point entendre ?
Et ne vous rappelez-vous pas,
quand j’ai rompu les cinq pains pour les cinq mille hommes,
combien de couffins pleins de morceaux vous avez emportés ? (Mc 8,17-19)

L’attente du Peuple juif de voir revenir Moïse, Élie et les prophètes était vivace.  Mais lorsque Jésus refait les signes, le peuple ne comprend pas.  Ils ne reviennent que pour manger gratuitement.  Et, afin de s’assurer les avantages pour eux seuls, ils envisagent de faire de Jésus leur roi…
Jésus ne répond pas à la question Rabbi, quand es-tu arrivé ici ?, mais il commence alors le long discours sur le pain de vie dont nous entendrons des extraits dimanche prochain et le dimanche suivant.
Les gens posent à Jésus la question :
Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ?  alors que Jésus leur a montré plusieurs signes en quelques jours.  Pourquoi n’ont-ils pas compris ?   Le pain que Jésus leur a donné ne devait pas ressembler à la manne, mais était un pain tout à fait ordinaire, comme celui qu’ils auraient trouvé dans les villages alentour.  Ce n’était donc pas un pain venu du ciel… qui aurait dû être tellement meilleur, tellement autre.
Ils attendaient un miracle éclatant.  Mais Jésus ne fait pas dans l’éclat, il agit en toute humilité.  Le pain était tellement ordinaire, le miracle était passé inaperçu.
Le petit bout du Discours sur le Pain de Vie que nous avons entendu à la fin de la péricope donne la réponse à la question posée :
Le pain qui descend du ciel et donne la vie au monde…
Moi, je suis le pain de la vie.
Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ;
celui qui croit en moi n’aura jamais soif.

C’est avec les yeux de la foi que nous reconnaissons que le pain que Jésus nous donne est son Corps.  C’est dans la foi que nous reconnaissons dans la petite hostie toute simple, le Corps vivifiant du Seigneur Jésus ressuscité.
Si nous mangeons ce pain avec foi, nous n’aurons plus faim, nous n’aurons plus soif.  Mais il s’agit de la faim de la vie éternelle, de la soif de l’eau vive.
Demandons à Jésus, en cette eucharistie, de raviver notre foi et de nous faire découvrir, chaque fois que nous communions à son corps et à son sang, que nous participons au festin céleste auquel nous serons invités à participer éternellement une fois notre vie terrestre achevée.

Frère Bernard-Marie

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