Dimanche des Rameaux

Voici qu’en poussant un grand cri, le roi rendit l’esprit. Il meurt non comme un roi, mais dans la plus grande solitude. Injurié, abandonné. Seules quelques femmes le regardaient encore, même si à distance. Un roi, cet homme-là ?
Oui, un roi. Les foules l’avait reconnu peu de jours auparavant. Elles avaient étendus leurs manteaux sur son chemin. Elles avaient crié en avant de lui et derrière lui : « Hosanna au fils de David ! » La ville, Jérusalem, où il entrait en fut toute remuée : « l’agitation gagna toute la ville », dit S. Matthieu. Et les foules se transmettent son nom : « C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée », disent-elles.
Oui, un roi, annoncé des siècles auparavant par le prophète Zacharie, précise S. Matthieu. Il cite le prophète : « Dites à la fille de Sion : voici ton roi qui vient vers toi ». Mais S. Matthieu continue la citation du prophète. Quel roi, en effet ? quelle sorte de roi ? « Voici ton roi qui vient vers toi, humble, monté sur une ânesse et un petit âne. » De roi humble, Israël n’en a pas vu. Israël l’attend encore. Mais ne serait-ce pas ce Jésus ?
Oui, Jérusalem déjà l’acclame comme son roi. Et Jérusalem n’a pas tort, nous dit S. Matthieu. Jésus a un sceptre : un roseau ; et on l’acclame : « Salut, roi des Juifs » On crache sur lui, on le frappe. Son titre est accroché bien en évidence en haut de sa croix : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs ». Et les plus hauts dignitaires du pays, « chefs des prêtres, scribes et anciens », le prennent au mot : « C’est le roi d’Israël : alors,     qu’il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui ».
Jésus roi est objet de la plus grande dérision. Même « les bandits crucifiés avec lui l’insultaient », nous dit S. Matthieu.
Ce roi-là est humble : il s’humilie plus bas que tout, plus bas que tous. Il n’a aucune prétention. Il ne fait rien valoir. Il n’est pas non plus écrasé, ni mis hors de lui par la férocité des autres. Il est ce « roi humble » annoncé par le prophète. Bien plus que Moïse, dont le livre des Nombres dit qu’il était « l’homme le plus humble que la terre ait porté », Jésus est l’homme le plus humble, il est l’homme le plus doux qui ait jamais pu exister.     Il s’est abaissé lui-même, au-dessous du dernier des hommes, par égard, par respect pour tout homme. Ce Jésus humble a semé la vie pour nous.

Père Abbé

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