Sainte Marie Mère de Dieu

En ce jour de vœux, Marie est une bonne « patronne ». Une mère est toute remplie de vœux pour son enfant. Elle en formera donc aussi pour nous qu’elle adopte volontiers et qu’elle traite en vrais fils.
Des fils bien grands, qui veulent eux aussi, présenter leurs meilleurs vœux à leurs proches. La première lecture nous offre pour cela plus qu’une belle formule « Que le Seigneur te bénisse et te garde… » Elle nous en remet aussi la clé. En effet, le Seigneur est libre de ses dons. Mais il s’est tellement lié à nous qu’il s’engage à agir si nous agissons. Si nous prononçons son nom sur nos frères, alors lui les bénit. Voici le texte même que nous avons entendu : « mon nom sera prononcé sur les fils d’Israël, et moi, je les bénirai ». Voilà qui donne du poids à nos vœux. Et lus largement, à toutes nos paroles et tous nos actes de bienveillance, de bénédiction, que nous posons à l’égard de nos frères. Et n’en pas poser, c’est sans doute gêner le geste de bénédiction de Dieu, ou du moins faire éprouver une douleur à Dieu qui souhaite bénir ce frère. Puissions-nous donc invoquer le nom du Seigneur les uns sur les autres ; le Seigneur le rendra au centuple.
Revenons à Marie. Pour elle, son Noël a démarré une année vraiment nouvelle. Elle avait bien de quoi méditer dans son cœur. Elle accueille tous ces événements surprenants. Les bergers aussi d’ailleurs, se montrent réceptifs, pas seulement au concert et au spectacle des anges, mais à ce tableau étrange vers lequel ils les conduisent.
Qu’en est-il de nous au seuil de cette année nouvelle ? De suite, au premier plan, montent les craintes de toutes sortes, les plaintes, les soupirs, sous de multiples variantes. Mais Marie et les bergers et le Seigneur lui-même nous invitent à autre chose. Dieu a mis sa marque sur toute cette année qui s’ouvre. Et depuis cette naissance à Bethlehem de Judée, il faut même dire plus : il habite parmi nous. Il habite non plus comme au village de Nazareth, mais d’une manière bien plus vivante, proche de nous tous et de nos communautés. Il demeure comme ce pasteur proche de toutes ses brebis, il repère la manquante, elle a place en son cœur.
Dans tout ce qui arrivera au long de l’année, dans tout ce que nous trouverons, notre confiance en ce pasteur et dans notre père est appelée à croître. Nous sommes appelés nous aussi à accueillir tous les événements, à les garder et les méditer dans notre cœur. Un cœur habité, et un cœur qui habite le cœur de Dieu, qui y a place par grâce du Dieu fidèle.
C’est valable au plan personnel, mais aussi au plan communautaire. Recevons les événements dans cette confiance profonde enracinée dans le cœur  ouvert et plein d’attention du Seigneur. Construisons notre communauté vivante en la plongeant toute entière, en plongeant chacun de nos frères, dans le cœur aimant de Dieu. Nos actes y trouveront leur vraie mesure, leur vraie force, leur poids de vraie vie, de « vie éternelle » selon le langage chrétien.
Ainsi l’année nouvelle sera remplie de la bénédiction du Seigneur. Au dernier jour de l’année, nous aurons, comme les bergers, de quoi glorifier et louer Dieu pour tout ce que nous aurons vu et entendu, tout ce qu’il nous aura été donné de vivre.

Père Abbé

Ce contenu a été publié dans Homélies 2013. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.