Cinquième Dimanche du Temps Ordinaire

Aussitôt.

Aussitôt, sortant de la synagogue, il vint dans la maison de Simon et d’André.
Sans plus attendre, on parle à Jésus de la malade.
À l’instant la fièvre la quitta et elle les servait…
Telle serait la traduction littérale des premières phrases de l’Évangile de ce matin.  Quarante fois, dans l’Évangile selon Saint Marc, nous trouvons le terme « aussitôt ».  Si on y ajoute les expressions « sans plus attendre », « immédiatement » ou encore  « à l’instant », voilà de quoi nous interroger…
Pourquoi Marc insiste-t-il autant sur l’immédiateté dans la vie de Jésus ?
Pourquoi faut-il que les actes se succèdent à une telle allure ?
Dès le début de sa vie publique, Jésus proclamait :
Les temps sont accomplis :
le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. (Mc 1,15)
Pour Jésus, il n’y a pas de temps à perdre, tout est urgent, puisque le Règne de Dieu est tout proche.  La conversion, l’enseignement dans la synagogue, la guérison du possédé puis l’entrée dans la maison au bord du lac, tout se passe très rapidement.  L’accueil de son message par les foules, l’attente des malades qui viennent se faire guérir, tout leur laisse à penser que Jésus est le Messie tant attendu.
Mais Jésus ne veut pas se laisser accroire…  la gloire facile, les foules courant après lui, non, ce n’est pas pour cela qu’Il est venu.  Après une journée harassante, voilà Jésus qui abrège sa nuit pour prier le Père dans le secret.  Une bonne partie de la nuit et jusqu’au lever du soleil.
Pour pouvoir assumer sa mission auprès des hommes
fatiguées et abattues comme des brebis sans berger (Mt 9,36), Jésus veut aller vite.  Il ne retourne pas non plus à Capharnaüm comme ses disciples et les foules le lui demandent.  Il leur répond :
Partons ailleurs, dans les villages voisins,
afin que là aussi je proclame la Bonne Nouvelle ;
car c’est pour cela que je suis sorti.
Le début de la vie publique de Jésus se passe relativement bien, puisque les foules accourent et que scribes et pharisiens restent encore dans l’expectative, ne sachant pas au juste qui est cet homme et ce qu’il enseigne.  Jésus pour autant ne veut pas profiter de cette gloire toute passagère pour s’implanter dans un lieu et un petit groupe de fidèles.
La mission de Jésus est de proclamer la Bonne Nouvelle, l’Évangile à tous ceux qui l’écouteront.  Il veut faire lever le monde nouveau, le Règne de Dieu dans tout le pays d’Israël.  Pour cela, Jésus commence par parcourir la Galilée, enseignant dans les synagogues et guérissant les malades.
Jésus passe ainsi sans transition d’une activité religieuse et d’enseignement à une activité d’amitié et de convivialité.  Il écoute et guérit ensuite les malades qui viennent à lui, puis, après un temps de repos réparateur, il s’en va prier dans la solitude pour retrouver le contact avec son Père et le sens de sa mission.
Nous de même, dans notre petite vie quotidienne…  Suivons l’exemple de Jésus et écoutons ce que Dieu a à nous enseigner, dans la Parole, la Liturgie, la prière personnelle.  Nous sommes également invités à agir pour construire un monde de justice, de paix, de fraternité, de charité.  Passer de l’un à l’autre, du service à la prière, de la méditation à la charité, cela demande une petite gymnastique du cœur et de l’esprit.  Demandons à Jésus, dans cette Eucharistie, de nous nourrir de sa disponibilité et de sa compassion pour les souffrances des hommes.

Frère Bernard-Marie

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